Allez, c’est parti, l’aventure peut commencer ! 

J’ai 40 ans dans 6 mois, 3 enfants dont un en bas âge, une société en plein essor qui demande autant d’attention que ces derniers, un sport dont je suis passionné et qui requiert au minimum deux à trois entraînements par semaine pour arriver à quelque chose… Bref, ma vie est plus que remplie. Alors pourquoi… ? Pourquoi ?? Pourquoi ai je accepté ce stupide défi ? Me lancer dans une aventure telle qu’un triathlon? Et dans trois mois qui plus est !! Pourquoi ?!!

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Alors bon vous allez me dire aussi qu’un triathlon c’est pas un Ironman non plus et vous aurez raison. Un Ironman, ça fout vraiment le vertige ! 3,8 kilomètres de natation, 180,2 kilomètres de cyclisme et enfin… tranquille… un marathon, 42 kilomètres de course à pieds. Ça, je vous le dis d’avance, c’était NON. Le triathlon auquel je me suis inscrit est de format olympique, c’est le plus classique. Les distances peuvent différer d’une édition à l’autre, mais voici mes distances pour celui ci : en gros, je vais devoir nager 1,5 kilomètre (en mer hein !), pédaler 45 bornes et en courir 10. Bien évidemment, je ne fais absolument pas de jogging, je viens d’acquérir un vélo de course pour l’occasion, ce qui vous laisse imaginer mon niveau de cyclisme. Enfin, chez moi, la natation se résume à un dimanche matin avec mes filles à la piscine de mon quartier parisien. Vous le comprenez maintenant, le défi est donc de taille pour moi. 

Oncle Jo, 62 ans.
Oncle Jo, 62 ans.

Tout est parti d’une discussion avec mon oncle  Jo âgé de 66 ans. Jo est un très grand sportif, il a toujours pratiqué le running, couru plusieurs marathons et continu aujourd’hui avec la pratique du triathlon. Vous avez cerné un peu le personnage, oui, c’est un sportif. Alors voilà, il se moque de mon sport, le jiu-jitsu brésilien, en me demandant pourquoi j’ai ce besoin de me rouler par terre avec des gens, tenter de les étrangler ou de faire plier leurs articulations dans un angle qui ne leur est pas familier, je me moque de lui en disant de faire attention à son cœur sur son vélo, en lui proposant de le suivre dans un petit canot gonflable quand il sort nager en mer, histoire d’être sur qu’il rentre à bon port… On se vanne quoi ! 

En décembre, fatigué de m’entendre il me lance : “Ben viens en faire avec moi puisque tu es si fort avec ton jiu-jitsu brésilien” ! Il a un peu raison, nous, pratiquant de sports de combats, nous avons une propension à nous croire invincibles et au dessus de la masse. Donc là, ben fallait assumer ! “Ok pas de problème, donne moi les dates, je serai là”.

Voilà, c’est là qu’était mon erreur. 

Bon maintenant que j’ai donné mon accord et ma parole, faut y aller, va falloir courir. Je me connais assez bien, cela fait quelques années que je me pratique, mon plus gros problème dans cette préparation va être ma flemme. Si quelque chose ne me plait pas ou ne vois pas d’intérêt à mes yeux, je ne me force pas. Là, m’imaginer devoir me motiver tout seul à aller courir, nager ou pédaler, rien que d’y penser je retourne me coucher. Mais au final, maintenant que je suis au pied du mur, j’y vois autre chose de plus important qu’un simple défi d’orgueil.

J’y vois une occasion de me dépasser, de sortir ma petite zone de confort, de repasser par une phase d’apprentissage. Passé un certain âge, on évite, par facilité évidemment, d’avoir à apprendre, d’avoir à assimiler de nouvelles choses. On a pas le temps, l’énergie, déjà beaucoup à faire avec notre vie actuelle etc. Les raisons pour choisir de rester dans cette zone, que l’on connaît par cœur et qui nous rassure, sont multiples. Mais les occasions que nous pouvons avoir de changer nos habitudes, de sortir de notre cadre, de nous “repousser un peu plus loin” sont moins nombreuses. Alors saisissons les !

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Je vous invite à lire un article de notre blog qui s’intitule “Pourquoi combattre ?”. Vous y découvrirez Manu, mon collègue de travail qui après avoir subi une énucléation de l’oeil gauche suite à un cancer, s’en est relevé et aujourd’hui participe à des compétitions internationales de jiu jitsu brésilien. Manu aurait pu, après avoir survécu à cette épreuve, se dire “houla ! A moi petite vie tranquille, risques limités et dodo tous les jours à 21h” ! Il a, au contraire, choisi de continuer hors de sa zone de confort, de se lancer dans un sport compliqué, qu’il ne connaissait absolument pas !! Alors pourquoi pas moi ?! 40 c’est jeune ! je me lèverai une heure plus tôt pour aller courir ou nager, j’irais au boulot en vélo entre deux longues sortie sur route, je suis en excellente santé et il n’y aucune raison que je ne puisse pas réussir à boucler ce triathlon ! Je peux même dire que je suis heureux d’avoir la chance de pouvoir le faire et de partager ce moment (qui sera certainement compliqué pour moi) avec mon oncle. 

Faites pareil, allez y, défiez vous les uns les autres, poussez vous, soutenez vous, créez constamment cette émulation qui rend vivant et construisez des liens indestructibles qui ne se forment que dans l’épreuve ! 

Parce qu’on bout du compte, mon oncle Jo, son défi là, c’était juste une manière de me dire : “Passons un moment ensemble”

Jérémie